Lever les yeux vers le ciel est pour moi une habitude, surtout en cette saison. Avec l’automne reviennent les grands vols d’oiseaux migrateurs. Nous avons la chance d’être situé dans le couloir de migration de ces magnifiques oiseaux. Entendre leurs cris caractéristiques, perçants, en automne, c’est le signe que la belle saison est terminée. Enfin les voilà, elles sont là et comme chaque année elles restent fidèles à leur instinct et reprennent le chemin de leur migration !
Comme une hirondelle annonce le printemps, la grue cendrée fait l’automne plus beau. En effet, venues par milliers de Scandinavie, les grues cendrées traversent la France en deux ou trois vagues de fin octobre à fin novembre. Migrer est une question de survie pour tous ces oiseaux qui ne peuvent trouver où ils ont niché de quoi se nourrir quand vient le froid. De nombreuses expériences ont montré que c’est la durée respective des jours et des nuits qui indique aux oiseaux le bon moment de partir. Les conditions atmosphériques ne font qu’accélérer ou ralentir le défilé. Les martinets sont les premiers à nous quitter début août. Pour mettre toutes les chances de leur côté, la grande majorité des oiseaux migrateurs volent de nuit à notre insu. Cette précaution leur permet d’éviter les turbulences provoquées par le réchauffement de l’air.
Lors de ces migrations, les jeunes grues accompagnent leurs parents. Elles bénéficient de leur expérimentation. Voler en V comme les oies et canards, permet à ces oiseaux d’économiser une partie de l’énergie du vol. Cela dit, en route, les bandes de grues cendrées se rassemblent en des lieux donnés pour trouver la nourriture nécessaire afin de reprendre des forces et voler plus loin pour rejoindre l’Espagne et l’Afrique. Un grand nombre de ces oiseaux choisissent la Champagne, et font du lac du Der, un rendez-vous de choix ! Début décembre, il ne reste que les hivernantes qui repartiront dès janvier vers l’Allemagne et les pays nordiques. Pourquoi regagner le Nord si tôt ? Pour arriver les premières sur les meilleures places de reproduction.
Samedi et dimanche derniers plusieurs centaines de grues ont survolé dans un défilé majestueux le ciel Sarralbigeois. Leurs formations survolent par vagues successives nos campagnes et nos agglomérations en claironnant continuellement de leurs cris de contact impressionnants, puissants et audibles de loin, ils couvrent tous les autres bruits de la nature.
Nul n'est insensible au spectacle du passage des Grues Cendrées.
Ouvrez l'oeil (le jour) et les oreilles (la nuit) ... elles sont en route