Les cigognes sont de retour. A nouveau fleurit sur les lèvres le gai refrain qui annonce le printemps, le soleil et les premières fleurs. Quel beau jour quand les cigognes familières tournoient dans les cieux. Les grands oiseaux nous quitteront pour d'autres rendez-vous mais chaque printemps ils reviennent dans le ciel de chez nous, ce ciel symbole de liberté et sous lequel on est heureux de vivre.
Les premiers jours du printemps s'affichaient au calendrier que le couple Constance s'affaire déjà aux travaux de construction de son logis. Tout est à refaire ! En septembre, les majestueux hôtes noirs et blancs avaient à peine pris leur vol au long cours que leur résidence si laborieusement érigée fut détruite, la cheminée de la gendarmerie nettoyée. Nos braves cigognes ont désormais l'habitude de ce petit manège de la maréchaussée ; elles ne leur en portent pas rancune et, imperturbables, travaillent sans relâche pour reconstruire et préparer un beau nid douillet à la future progéniture. Dès l'aube de ce premier dimanche de printemps, je me suis empressé de leur faire une petite visite de courtoisie et faire leur portrait, en guise de bienvenue.
Un des premiers couples qui avait élu domicile il y a quelques années à Sarralbe, au parc du Château Massing, manquait encore à l'appel. Les passionnés guettaient avec un peu d'inquiétude leur nid désespérément vide.
Enfin ! Ce vendredi 25 mars et comme chaque jour, je scrute le ciel aux alentours du Château Massing.
ELLES SONT LA, nos cigognes, nos oiseaux porte-bonheur. Je n'hésite pas, je fais demi-tour aussitôt pour les saluer chaleureusement. Je suis bien aise de constater qu'aujourd'hui tout le monde est bien arrivé à la maison.
Ces grands oiseaux migrateurs ont toute ma sympathie… Chaque année, j’attends ce rendez-vous qui est pour moi un événement magique, un appel au rêve et à l'évasion. Je veux surprendre leur ronde, admirer leur vol nonchalant et gracieux au dessus des toits, et à leur image, laisser mon esprit prendre son envol, partir, re-partir et re-venir encore et encore, m'élever dans les airs et redescendre paisiblement en une parfaite communion avec la nature et l'air, me poser inexorablement en ce même lieu, comme l'on succombe à une force irrésistible…