Les eaux de la Sarre qui traversent nos contrées étaient en crue il y a deux semaines encore et débordaient largement sur les grandes prairies entre Sarralbe et Keskastel. Il y là sans doute matière à trouver de la nourriture pour certains oiseaux. En effet, près du pont, juste après le petit étang, une quinzaine de grandes aigrettes blanches immaculées, se régalaient le long de la route qui relie l'Alsace à la Lorraine. Leur envol silencieux est spectaculaire.
La grande aigrette blanche est un échassier de la famille des hérons ; elle ne possède pas de huppe. Cet échassier blanc est reconnaissable notamment à son plumage uniformément blanc et à son vol caractéristique avec le cou replié dans les épaules. Quant à la couleur de son bec, elle est jaune, hors période de nidification ou si l’individu ne niche pas. Par contre, en période nuptiale, le bec devient noir. La taille correspond environ à la taille d’un héron cendré. Ces oiseaux d’une longueur de 95 cm pour une envergure supérieure à 150 cm et un poids allant de 1 à 1,7 kg ont bien failli disparaître au début du XXe siècle, victimes de la plumasserie (commerce des plumes utilisées dans la mode et l’ornementation).
Classée espèce protégée, on les observe de plus en plus souvent dans nos régions pendant la période de l’hivernage, de l’automne jusqu'au printemps, sur les rives des étangs et de nos cours d’eau. Les grandes aigrettes se reproduisent en Asie et dans l’Est de l’Europe où elles s’installent en colonies dans les roselières. Elles se nourrissent essentiellement de poissons, n’hésitant pas à capturer accessoirement insectes, amphibiens et reptiles. Cohabitant bien souvent avec les hérons cendrés, elles ne laissent pas l’observateur indifférent du fait de leurs mouvements emplis de grâce et d’élégance.